CASTELLA Francis Maire de Sainte Colombe sur Seine

Suite à la consultation de dimanche j'ai envie de donner mon sentiment sur les résultats obtenus à Sainte Colombe. Les électeurs se sont déplacés pour cette élection importante à plus de 80%.

Hollande arrive en tête avec près de 34% des suffrages devant Le Pen 29% et Sarkozy 17%.. Mélenchon ne dépasse pas les 10%... Comme beaucoup de commentateurs parlant du résultat national, je suis impressonné par le score de Le Pen réalisé sur ma commune. Je n'en suis malheureusement pas surpris. Il y a quelques jours de celà, lors d'un échange avec des élus je leur disais craindre les chiffres qu'allait obtenir Le Pen, en particulier sur mon village rural!

  Près d'un de mes concitoyens sur trois a choisi de soutenir Marine Le Pen au premier tour... et de désavouer le Président sortant qui n'atteint pas les 17%. Vote protestataire pour bon nombre d'entre eux, mais aussi vote d'adhésion à un discours populiste et démagogique. Je crois que le "tout a été essayé sauf Le Pen" propos tenu par le "père" a séduit aussi à Ste Colombe.
Ce ne sont pourtant pas les problèmes sécuritaires ou les problèmes liés à l'immigration qui peuvent poser problèmes, (Ste Colombe n'a accueilli que très peu d'immigrés, de plus tous se sont très bien intégrés à la population).

Le chômage rend les choses plus difficiles, c'est sûr, mais le taux n'est pas supérieur à celui des communes de Hte Côte d'Or. Je crois, on l'entend dire aussi souvent, que le rejet des politiques et surtout des hommes politiques est important... Les différentes "affaires" plus ou moins étouffées, le "tous pourris" et les amalgames faits autour de cela, moultement répétés, finissent par rentrer dans le raisonnement de certains de nos concitoyens et produisent aujourd'hui leurs fruits nauséabonds.

Les valeurs républicaines, qui me sont si chères, semblent abandonnées (temporairement?) par de nombreux habitants. On prône les valeurs individuelles et le TPMG (tout pour ma gueule) délaissant les valeurs de solidarité, de fraternité, d'égalité... on observe une véritable peur de l'autre et un repli sur soi.

S'il y a incertitude dans l'avenir, cela n'est pas propre à notre époque... que pourraient dire nos anciens! La désindustrialisation telle qu'elle est menée et telle qu'on l'a subie localement, incite de nombreux membres de la "classe ouvrière" à se réfugier dans les bras de tenants d'un discours simplificateur (ou simpliste) et souvent populiste.

A droite, un concitoyen sur 6 se sent proche de Sarkozy ou de sa politique! c'est peu pour un président sortant! Beaucoup, comme au niveau national, se sentent trahis par cet homme qui les avait séduit en 2007. Ils ont cru en lui, mais plus aujourd'hui.

A gauche 1/3 des votants soutient la candidature de Hollande, c'est "pas mal", mais cela aurait dû être plus significatif pour avoir le sens d'une véritable adhésion aux idées avancées par le candidat!

La campagne du deuxième tour commence...  Nous restons attentifs et mobilisés pour le changement attendu!